La parenthèse enchantée de l’été 2024, la saveur d’un monde réconcilié

Cet été, si Jésus revenait il aurait été devant sa télé, peut-être même serait-il monté assister à une des compétitions des JO Paris 2024. Il aurait participé à un temps festif exceptionnel, un temps de ferveur populaire, de fraternité, de joie de vivre, et d’être ensemble y compris dans la compétition. Il aurait admiré la créativité artistique de la cérémonie d’ouverture, et la liesse de tous ces athlètes exprimant leur joie d’être là et de représenter leur pays. Il aurait salué l’efficacité des organisateurs qui avaient choisi Paris et ses beaux monuments comme terrain de ces jeux, qui devenaient en quelque sorte un hymne à la beauté. Il aurait vibré à l’unisson des foules aux exploits de champions hors du commun. Il aurait été ému par les larmes de certains vainqueurs dépassés par leur propre émotion, mais aussi par celles de certains vaincus qui n’en avaient jamais rêvé autant. Il aurait senti l’entrain des bénévoles venant de 105 pays, heureux de participer à leur manière.

Il aurait aimé le geste d’un judoka rendant hommage à celui qu’il venait de battre, sachant que le retour de celui-ci dans son pays serait dur. Il aurait partagé la fierté des ukrainiennes montrant leur médaille d’or, affirmant par leur présence la foi de tout un peuple. Il aurait partagé la joie de la première réfugiée à remporter une médaille fût-elle de bronze, et apprécié ce geste du CIO d’inviter une équipe de réfugiés. Il aurait entendu les leçons de respect, de tolérance des athlètes qui du matin au soir se sont salués, félicités, embrassés, encouragés, comme ces coréens du Nord partageant leur joie avec les Coréens du sud. Il aurait aimé ces équipes avec toutes leurs différences, les différences de religion et les différences de couleur de peau. Il aurait parlé autrement que les responsables religieux qui ont crié au « blasphème » dans ce qui était d’abord une célébration de la vie, celle de la joie de vivre et du plaisir d’être ensemble.

Oui il aurait apprécié ce rendez-vous d’humanité et de fraternité dans la logique de ce très beau 1er paragraphe de Gaudium et Spes : »Les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout et de tous ceux qui souffrent, sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ, et il n’est rien de vraiment humain qui ne trouve écho dans leur cœur. »

Oui ces JO ont été une parenthèse enchantée dans un univers troublé par des guerres, par des violences, un monde angoissé par le réchauffement climatique. Pas une parenthèse qui cherche à oublier ces dures réalités, comme des personnes peuvent s’accorder un moment de répit avec une bouteille, un shoot ou tout autre divertissement qui permettrait de fuir la réalité. Mais une parenthèse qui indique le bon chemin, celui qui a du sens : la construction d’un monde plein d’humanité, respectueux des autres, de la nature. Un monde réconcilié.

Dans l’évangile la transfiguration est cette parenthèse enchantée. Quand Jésus emmène les 3 apôtres sur le mont Thabor, entre deux annonces de la Passion, ce n’est pas pour leur faire oublier un instant la dure réalité qui va arriver. Jésus approche de Jérusalem, il pressent qu’il sera arrêté et mis à mort. La transfiguration prend alors sa signification profonde. Le contraire de la transfiguration c’est la défiguration, celle d’un monde traversé par la haine et la violence. Elle montre le bon chemin, le chemin de la vraie Vie, empreinte de paix et de fraternité. Le chemin qui mène enfin à un monde réconcilié.

Serge HUET



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