Evelyne
Le Comité de Secteur ACO de Voiron – mai 2018
« Nous travaillons dans une structure d’accueil pour petits enfants dans un quartier populaire. Depuis quelques années nous rencontrons des difficultés ; Nos repères et notre façon de travailler ont changé, nous sommes déstabilisés, bousculés parfois dépassés. Nous recevons de plus en plus de familles dans une grande précarité : chômage, familles monoparentales, beaucoup de foyers arrivant du Maghreb, de Turquie, avec une affirmation religieuse vestimentaire, les repas hallal auxquels nous devons faire très attention de ne pas nous tromper. Nous avons des difficultés de compréhension, les nouveaux arrivants ne comprennent pas toujours le français.
Du fait du chômage les familles n’ont plus les mêmes repères, les mêmes rythmes :
– Les enfants sont couchés tard le soir, levés tard le matin avec une surexposition à la télévision, portables, tablettes. Les familles ont souvent des difficultés à mettre un cadre éducatif et des repères à leurs enfants.
Nous constatons une baisse de concentration et un appauvrissement du langage chez ces enfants qui jouent peu, pris par les écrans.
Comment se situer dans ce nouveau contexte ? Avec les collègues, on essaie d’apaiser celles qui risqueraient de s’enfermer dans la rancœur, le racisme.
Dans cette multiplicité de précarités, le Seigneur EST là avec nous. Parfois nous nous décourageons, nous pensons être submergés par la souffrance et la misère sociale. Mais nous avons aussi la chance de travailler en partenariat avec le centre social, la PMI, l’école du quartier, les ateliers de préscolarisation, le psychologue.
Notre structure d’accueil est devenue un lieu de ressources. Nous sommes veilleurs. Un lieu où tous les jours, s’exprime l’écoute, la bienveillance auprès des familles, des enfants. Nous avons à cœur que les enfants s’éveillent et deviennent curieux d’apprendre en jouant. Nous essayons d’amener de la paix, du sens, des sourires, du lien, de la relation.
Merci mon Dieu de nous accompagner chaque jour, de nous soutenir les uns les autres afin que nous tissions des liens de fraternité et d’espérance. »