Travail, qu’est-ce que j’espère ?

Partage élargi du 5 novembre 2016

Espace diocésain du Sacré Cœur- Grenoble

Travail: qu’est-ce que j’espère?

L’équipe de préparation et d’animation de ce partage : Elisabeth Mienville, Françoise Testud, Michel Bérard, Paul Dubonnet, Régis Moreira

Invitation partage élargi travail 5 novembre 2016

  • Présentation du Livre « Liberté et Cie » Par Colette Delcambre
  •  Témoignage de Colette Delcambre, d’Aide à Domicile à la Famille (ADF 38)
  • Vidéo Le bonheur au travail février 2015
  • Contribution de Geneviève Gachet de l’association A.O.P. (Aide à l’Association de Partenaires) Arc en ciel
  • La lutte des ECOPLA compte rendu  écrit de Joël Marseille.
  • Travaux de groupe : Malgré les difficultés que tu peux rencontrer au travail ou dans la recherche d’emploi : Qu’est ce qui te permet de tenir ? Qu’est ce qui est pour toi source d’espérance ?
  • Méditer le texte ACO: « Le travail une valeur d’humanité »

Témoignages

Livre « Liberté et Cie » Par Colette Delcambre

Isaac Getz, Dr en psychologie et en management, a étudié des entreprises libérées partout dans le monde.

Des entreprises où les salariés disent « boîte super »

  • On me fait confiance
  • On me donne de la considération
  • On me respect
  • On s’éclate dans son emploi

L’argent ne fait pas le bonheur mais c’est un facteur de reconnaissance

  • Erreur de penser que l’on travaille que pour de l’argent
  • C’est aussi un but
  • Une liberté de choix
  • Avoir de la transparence
  • Etre maître de son destin
  • Faire des choses qui élèvent avec un sentiment de fraternité

La liberté des salariés fait le bonheur des entreprises, tout le monde est gagnant !

Constat : plus votre travail profite aux autres, plus vous êtes mal payé. Pourtant, c’est l’ouvrier qui nourrit tout le monde.

  • Entreprises hiérarchiques : entreprises « comment », commandement et contrôle
  • Entreprises libérées fonctionnent avec la question : Pourquoi faites-vous ce que vous faites ? Pour que les clients soient contents.
  • Les services des RH (ressources humaines) : rendre heureux
  • Des entreprises où les syndicats ont accepté de soutenir les projets, qui transforment profondément les règles et les pratiques de travail existants, où les responsables syndicaux ont repensé l’environnement de travail « commandement et contrôle » et encourager des systèmes performants dans l’idée que les salariés peuvent penser prévoir et être créatifs.
  • Accorder la liberté d’action aux salariés ne suppriment pas seulement de nombreux coûts cachés, cela développe spectaculairement la capacité d’innovation et la croissance organique de l’entreprise.
  • Un environnement qui traite les gens avec grâce n’est pas seulement agréable à vivre. Il y a des conséquences directes sur les relations des salariés avec tous ceux qui les entourent : collègues – partenaires – clients
  • Etre traiter en être humain.
  • Et ce n’est pas parce qu’on a toujours fait comme ça, que cela devrait obligatoirement continuer !
  • Réflexions d’un leader : « j’ai considéré toute ma vie que mon boulot, ma place dans l’univers était de faire que tous ceux qui entrent en contact avec moi, salariés, étudiants, aient de plus en plus confiance dans leurs facultés de création »
  • Y a –t-il une différence entre le bonheur au travail et le bonheur le reste de notre temps ?

Témoignage de Colette Delcambre, de ADF 38.

  • J’ai fait connaitre le DVD du documentaire « Le bonheur au travail » à quelques collègues et à mes collègues du syndicat. Je sais que la vidéo est arrivée sur le bureau du directeur et de la présidente. Je ne sais pas s’ils l’ont lu.
  • A mon équipe, j’ai suggéré de changer notre parole envers la responsable de secteur, appelée chef par bien des collègues, ne plus utiliser ce mot qui dans son inconscient marque son esprit et donc son attitude. Idée reprise par une collègue.
  • Se considérer à égalité avec l’autre même si pas le même rôle dans l’entreprise.
  • Et pour ma part je considère notre responsable comme une coordinatrice (elle coordonne mon travail avec les familles)
  • Proposer que sur la plate-forme de l’ADF les salles à manger (3) soient communes à toutes les salariées.
  • Proposer que l’on fasse de la prospection de travail, chercher des mécènes pour un soutien financier et que l’on emploi les salariées administratifs à cela, au lieu de passer du temps à nous contrôler (les kms et les fiches de fins de mois). Ce qui demande de nous faire confiance.
  • On a demandé que le directeur aille sur le terrain, dans les familles pour se rendre compte de notre travail et des besoins qui en découlent (surtout formation qui a été gelé cette année).
  • J’ai proposé de mettre en place des cours de sophrologie à tous le personnel.
  • La venue d’une sophrologue en juillet a réuni 12 personnes et cela va se mettre en place bientôt. On a demandé que cela soit pris en charge par l’entreprise.
  • Il y a un atelier couture dans les locaux de l’entreprise une fois par semaine. Cela participe au changement de climat dans l’entreprise.
  • Il y a une boite à idées.
  • Tout ceci pour instaurer des relations de fraternité et de partage.
  • JF Zobrist (leader chez Favi) est venu faire une conférence à Mont Bonnot. Il a fait référence à la bible en disant :
  • Aimes vous les uns les autres comme je vous ai aimé et comme vous vous aimez vous-même.
  • Et ne faites pas à autrui ce que vous ne voudriez pas qu’on vous fasse ou faites à autrui ce que vous aimeriez que l’on vous fasse.
  • Je crois que cela vous parle !

Vidéo Le bonheur au travail février 2015

  • Témoignages d’entreprise où l’on a donné la parole aux salariés pour une amélioration des conditions de travail, de la performance en y trouvant le bonheur et l’épanouissement
  • Nous sommes 8-9% à être heureux au travail !
  • Donc peu de gens heureux, il en résulte que des salariés n’y vont que pour le salaire, puis il y a ceux qui sabotent leur boulot par manque d’intérêt. Il y a les salariés engagés et ceux qui sont désengagés.
  • Dans ces entreprises le système hiérarchique a été repensé, il y a des coordinateurs, des leaders et parfois des leaders naturels pour manager.
  • Des témoignages de salariés heureux de se lever le matin car ils sont pris en considération.
  • Ils travaillent en coopération, pas de contrôle, plus de créativités, plus de responsabilité, plus de liberté, respect de l’intelligence des salariés, un concept de travail et de décisions en cercle, voir gagner de l’argent en s’amusant !
  • Exemple : entreprise FAVI Nord : JF Zobrist dit « l’homme est bon, faisons lui confiance, l’amour du client passe par l’amour des salariés. La confiance rapporte plus que le contrôle.
  • Le concept : disons la vérité, soyons juste, tenons nos promesses, respectons chacun, encourageons la curiosité intellectuelle, repensons la hiérarchie.
  • Tout cela décuple la productivité des personnes dans ce système. L’échelle des salaires est revue jusqu’au partage égalitaire.
  • Ça me fait rêver ! pas vous ?!

Contribution de Geneviève Gachet – association A.O.P. (Aide à l’Association de Partenaires) Arc en ciel

L’A.O.P. Arc en ciel développe des activités de formation participative pour :

  • contribuer concrètement à changer nos manières d’apprendre et d’apprendre à apprendre à travers la démarche « en couleurs », inspirée des outils élaborés par Caleb Gattegno.
  • sensibiliser et accompagner les entreprises et leurs collaborateurs aux concepts d’entreprises « libérées », du fonctionnement collaboratif et, plus largement, du bonheur au travail.

Nous pensons qu’être heureux et en bonne santé constitue un programme de vie, applicable au milieu professionnel et dans la vie quotidienne. Nous nous inspirons de 8 points-clés qui y contribuent :

1 – exercice physique

2 – équilibre nutritionnel

3 – temps dans la nature

4 – contribution au service des autres

5 – relations

6 – récréations

7 – relaxation et gestion du stress

8 – engagement religieux et spirituel

Témoignages interpellatifs, animation d’ateliers « remue-méninges », enquêtes et rapports prospectifs autour de questionnements qui invitent à s’interroger sur différents concepts :

  • Que recouvrent les notions d’engagement, responsabilité, confiance et liberté ?
  • Comment et pourquoi s’engager permet d’être responsable et de gagner en confiance ?
  • S’accorder sur ce qu’est la liberté
  • Concept cercle, coordination, responsable
  • Remettre en question les hiérarchies, les fonctions de « chefs »
  • Introduire du bien-être au travail à travers des pratiques éprouvées : yoga, Qi Gong, sophrologie, etc.
  • Changer le climat au travail → écoute et traduction des besoins et attentes exprimés ou ressentis par les salariés
  • Asservissement aux diplômes et à l’argent
  • Ceux qui ont du pouvoir peinent à le lâcher par peur, les besoins de reconnaissance, de considération, de respect ne sont-ils pas partagés par tous, quelle que soit la position hiérarchique ?
  • Permettre des prises de conscience et remises en question
  • Chacun « sait » permettre et aider que connaissances se révèlent, les faire émerger
  • Penser et faire des choses qui élèvent car « Tout ce qui monte converge »
  • Comment se font les prises de conscience ? Fluidifier les prises de conscience
  • Semer puis s‘occuper des graines comme un bon jardinier : soleil, eau, attention, bienveillance, se fixer des objectifs atteignables, justes et réalistes
  • Etre une courroie d’entraînement, un impulseur pour les autres
  • Accompagner les prises de conscience et l’élaboration de projets collectifs au service du bien commun et du développement de la personne

La lutte des ECOPLA compte rendu  de Joël Marseille.

Josiane, Pascale et Patrice, anciens salariés d’ECOPLA nous ont rejoints pour témoigner de leur lutte.

Depuis des décennies leur entreprise, ECOPLA fabriquait des plats en aluminium à Saint-Vincent-de-Mercuze. Pillée par un fonds d’investissement, puis par une banque d’affaires, enfin par un actionnaire sino-australien, l’entreprise a été liquidée en février dernier. Ce pillage s’est effectué avec la passivité des pouvoirs publics, malgré de multiples alertes lancées par les salarié-e-s. A tel point que l’ancien ministre de l’Economie Emmanuel Macron a reconnu devant les caméras ses « erreurs » dans ce dossier.

Les salarié-e-s, eux, ne sont pas restés passifs. Depuis 2014, elles et ils portent un projet de reprise de leur entreprise en société coopérative, avec les soutiens de l’Union Régionale des Scop, du syndicat patronal France Alu, ou encore de la CGT Métallurgie (pour n’en citer que quelques-uns) ; de leurs clients aussi sous forme de promesses de commandes et soutien des banques, prêtes à financer leur projet à hauteur de 2,3 millions d’€.

Le 5 octobre dernier, la cour d’appel du tribunal de commerce de Grenoble devait trancher entre deux projets : d’un côté, le groupe italien CUKI, qui dit avec franchise qu’il ne conservera aucun emploi et aucune activité sur le site, et qu’il paiera juste 1,5 million d’euros pour racheter les machines, effacer une partie de la dette sociale – et éliminer son seul concurrent en France. De l’autre, le projet de société coopérative des salarié-e-s.

Injustement, en jugeant en pure forme et sans s’exprimer sur le fond social et humain du dossier, le tribunal a débouté les salariés.

Aujourd’hui, fort de l’expérience collective de lutte qui les a fait tenir debout et continue de les porter pour faire aboutir leur projet d’entreprise ECOPLASCOP, ils poursuivent sans relâche les contacts. Persuadés qu’une autre manière de travailler est possible parce que ce sont elles et eux qui défendent l’entreprise en tant que collectif de travail  produisant des richesses pour répondre aux besoins et non comme  une  société d’actionnaires d’abord attentifs à leurs dividendes.

Complément – Article du journal FAKIR :

Le 14 décembre à la Bourse du travail de Grenoble Avec Charles Piaget, Frédéric Lordon, François Ruffin et les Ecopla,

Depuis quelques semaines, les Ecopla s’interrogent : « Et si on reprenait l’usine ? Et si on faisait tourner les machines ? Et si on fournissait nos clients ? Et si on se payait tout ça ? ».
Ça ne vous rappelle rien ?
Si : Lip, les années 1970, l’imagination au pouvoir.
C’est possible, aujourd’hui et à côté de chez vous.

Mais les Ecopla ne le feront pas seuls : ils ne le feront qu’avec vous.
Ils ne le décideront donc pas seuls : ils le décideront avec vous.

D’où l’idée de ce mercredi 14 décembre : un genre d’« Assemblée nationale ». Vous en êtes les députés.
Le cas Ecopla sera discuté, débattu avec vous.
Et ensuite, c’est vous qui voterez. Mais attention : ce vote vous engage. Si vous votez pour que « oui, on reprenne l’usine », ça signifie que, derrière, vous allez tracter dans votre fac, votre boîte, votre association, que vous serez présents le Jour J, que vous aurez rempli votre voiture avec quatre, cinq copains, que vous amènerez du vin chaud et une guitare pour réchauffer les corps et les cœurs.

Et comme ça, ensemble, nous serons des milliards à Saint-Vincent-de-Mercuze. Et comme ça, ensemble, nous ferons de cette lutte un symbole, celui de travailleurs qui ne plient pas devant la Finance, qui ne cèdent pas à l’impuissance, qui reprennent en main leur destin commun. Et comme ça, ensemble, nous écrirons une page de l’histoire sociale, l’âme fière et le poing dressé.

Sans vous, on ne peut rien.
Avec vous, on peut beaucoup.
Et c’est pour ça qu’à la fin : Ecopla vivra !

Travaux de groupe

Malgré les difficultés que tu peux rencontrer au travail ou dans la recherche d’emploi

  • Qu’est ce qui te permet de tenir ?
  • Qu’est ce qui est pour toi source d’espérance ?

Ne pas être seul – Pouvoir en parler avec d’autres

Pour gagner ma vie – Rechercher un autre emploi

Travail en équipe à rechercher en permanence dans système financier, la valorisation personnelle.

Collectif de travail qui fonctionne bien

Le fait d’être au syndicat me permet de tenir, les outils juridiques, le CHSCT : tu n’es pas seul !

Métier que j’aime, c’est valorisant

Anticiper les problèmes avec le syndicat

Avoir une certaine autonomie ou me la créer si besoin

Etre écouté

La dimension collective pour le travail, pour agir

Les lieux de parole, pour changer les choses (syndicat)

Sens de mon travail

La communauté de travail

Je suis certain de me battre pour les bonnes idées : un monde plus humain, le « fric » doit  passer après

L’exclusion au sein des boîtes des intérimaires, variable d’ajustement

Le travail est un lieu de vie, j’ai beaucoup reçu

Faire un métier de service qui a du sens

Ma foi m’aide à tenir

Le temps de prière œcuménique à l’hôpital

Le sens de mon travail, encore plus avec l’engagement collectif

Aider les gens à se mettre en route

Le regard qu’on porte à l’aide de la révision de vie

Difficulté économique, absentéisme

La qualité des relations en équipe de travail

S’impliquer plus dans le travail, je propose plus

Proposer des idées ça me correspond mieux

Toujours aller vers les autres

Lancer la priorité à l’humain, pouvoir donner du sens à son travail

La foi, la révision de vie, le regard que ça donne

Le collectif, la lutte pour préserver et résister 

Image du jardinier

Comment pérenniser un fonctionnement au-delà des personnes

Lien institutionnel

Cadre de travail, de réunion, de décision permet d’éviter l’épuisement, la dilution

Enseignants : maître de notre travail, malgré des instructions officielles et dégradation des conditions de travail

Trop de contrôle / de paperasse…

Quand on nous demande des comptes sur nos heures, on se met à les compter…

Travail avec l’humain

Le sens de ce que j’enseigne (maths, sciences en lycée)

Contribuer à l’épanouissement et préparer à l’emploi

Relations avec le personnel administratif, service du ménage, souffrance au travail

Expérience « Nuit debout »Ce qui permet de tenir c’est le collectif : expérience d’une dimension où on se transcende, on s’appuie sur des valeurs positives

L’espérance : Crédo des collectifs, au-delà des intérêts particuliers, les jeunes qui osent

Ma foi : 24h de doute – une minute d’espérance.

Les prises de consciences 

Les gens se parlent, font des choses ensemble

Le monde du travail change

L’organisation du travail, des collectifs

Que le monde change, Ecouter les jeunes

Se rassembler, s’appuyer sur les syndicats pour réfléchir collectivement, se sentir plus fort ensemble

Favoriser le bien-être au travail

Croire que les entreprises peuvent se libérer ex : l’usine vivante à Crest (Drôme)

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